LES ASSOCIATIONS DU RUGBY D’ÉLITE ET LE MILIEU SCOLAIRE
« Jouaient à la balle, s’exerçant les corps comme ils avaient les âmes auparavant exercées » François Rabelais (1494/1553)
Le rugby est né dans une école. Il y a construit ses premiers principes de jeu et ses premières règles, promus depuis comme « ses fondamentaux ». Bien au-delà de cette filiation, sa valeur éducative a été affirmée tout au long du vingtième siècle : maîtrise et dépassement de soi, accroissement des valeurs morales, intégration au groupe, respect des règles et des différents acteurs, intelligence motrice…Le rapport du rugby à l’école est une évidence mais il est aussi un défi, au regard de son image de sport complexe, rude voire dangereux, longtemps réservé aux garçons….
Pour les associations regroupées au sein de l’APARE, l’investissement dans le milieu scolaire recouvre deux logiques différentes mais complémentaires. Cet investissement s’inscrit, bien évidemment, dans l’action globale de développement local que les associations réalisent sur leur territoire en leur double qualité de tête de réseaux des clubs de rugby amateurs et d’acteurs dont le rôle et l’influence dépassent la dimension purement sportive qui les identifiait initialement.
1. L’action en faveur du développement de la pratique du rugby dans les écoles et les universités :
La convention cadre conclue entre le ministre de l’éducation (notamment) et le président de la FFR en septembre 2019, complétée à l’automne 2021 donne des orientations ambitieuses et une opportunité particulièrement bienvenue pour amplifier la mise en œuvre du plan « Ecole ovale » que la FFR avait conçue quelques temps auparavant.
Deux éléments de contexte favorisent le déploiement de cette politique :
- L’actualité rugbystique, sous le triple sceau des deux coupes du monde (féminines en 2022, masculine en 2023) et de jeux olympiques en 2024
- Les instructions ministérielles relatives aux 30 minutes d’activité physique quotidienne dans les écoles primaires, sans préjudice des dispositions pré-existantes dans le « plan mercredi » et du dispositif « école ouverte ».
Les ligues régionales et les comités départementaux déclinent les accords nationaux au niveau local, en concertation avec leurs interlocuteurs institutionnels : Rectorats, DSDEN, Collectivités territoriales, USEP, UNSS, USGEL… Dans ce cadre, chaque association adhérente de l’APARE, en fonction de différents éléments de contexte locaux et de sa propre organisation, apporte son concours, sous des formes adaptées et souvent innovantes, à l’éducation, la réussite et l’épanouissement des élèves sur tout ou partie des enjeux identifiés au niveau national :
- Renforcement des principes de la République et des valeurs sportives
- Accès à la pratique pour tous (jeu sous toutes ses formes à 5, à 7, à 10, à 12 ou à 15, avec ou sans placage)
- Egalité « filles-garçons » et mixité
- Préservation de la santé
- Lutte contre le harcèlement scolaire
- Engagement associatif et responsabilisation des jeunes
2. La conduite, de plus en plus complexe et exigeante des projets scolaire, professionnel et social de leurs jeunes joueurs et joueuses, articulés au projet « sportif de haut niveau » :
La convention nationale vise expressément l’ouverture de sections sportives « rugby » et l’optimisation et le rayonnement de celles qui existent dans le cadre de projets d’établissement et de partenariats extra scolaires, dans lesquels les associations adhérentes à l’APARE sont « partie prenante » dans la grande majorité des cas, y compris sur l’objectif de mixité.
Elle consacre aussi dans un article spécifique, le fonctionnement des « académies fédérales-pôles espoirs rugby », où est particulièrement pertinente la notion de double parcours scolaire et sportif, qui doit justifier le croisement et la progression des moyens humains et techniques qui y sont dédiés par les différentes parties.
Au-delà de ces orientations « structurelles », les initiatives de nos associations se sont multipliées au cours des dernières années et participent à une politique globale d’épanouissement des jeunes joueurs et jeunes joueuses. Peuvent ainsi être citées :
- La mise en œuvre de cours de soutien scolaire, individuels ou collectifs, organisés au sein du club (bénévoles, services civiques, prestations de services…) ou dans le cadre de conventions de partenariats avec des associations ou sociétés spécialisées
- Le renforcement des relations entre associations et la communauté éducative : échanges avec les professeurs et notamment les professeurs principaux, participations aux conseils de classe, croisement des informations avec les services chargés de l’orientation scolaire
- Le recours à des réseaux de familles d’accueil (déjà évoqué dans une précédente newsletter)
- L’organisation optimale des temps de transport et de repas entre les entraînements en club et la vie à l’internat des collèges et lycées