T QUI TOI ? Benoît Oszustowicz
Un rugbyman pédagogue, et inversement
J’ai découvert le rugby en scolaire sur la plage de Malo-les-Bains, dont je suis originaire. Joueur à Saint Pol sur Mer, puis à l’ASPTT Arras, c’est dans ce dernier club que mon activité de joueur s’est prolongée dans un rôle d’éducateur, presque naturel puisque j’avais choisi le métier d’instituteur, que j’ai exercé de 1982 à 1989 avec diverses expériences auprès d’enfants porteurs de handicap. J’ai suivi toute la filière de formation fédérale avant d’obtenir les diplômes d’Etat de l’époque (BE1 et BE2). En 1989, le départ en retraite du Conseiller Technique Régional en mission auprès du comité des Flandres a donné l’idée aux dirigeants nordistes, et notamment au président Richard Gradel, que je pourrais lui succéder. J’ai ainsi pris les fonctions de CTR dans les Flandres, que j’ai occupées jusqu’en 2013. Je me suis pleinement accompli dans ce métier et sur ce territoire d’autant que la FFR m’a, dans le même temps, confié un certain nombre de missions sur des sujets nationaux (USEP, USGEL…), transnationaux (coopération avec les fédérations allemande et polonaise) et aussi internationaux puisque j’ai eu le privilège d’être entraîneur de l’Equipe de France féminine avec Daniel Dupouy puis avec Philippe Laurent pour gagner 3 Grands Chelems et se classer deux fois 3ème aux championnats du monde.
De la sécurité du joueur au sport santé
A la demande de Jean-Claude Skréla, j’ai intégré la DTN en 2013. J’y ai notamment investi les problématiques « sécurité du joueur », avec l’académie des premières lignes comme principal levier, et ai participé à la promotion du Rugby à 5 comme vecteur du développement de la pratique sportive pour les sédentaires. C’est ainsi que j’ai bénéficié de la proximité de Julien Piscione, directeur du département recherche et développement de la FFR. Plusieurs initiatives nous engageaient sur le chemin du concept « rugby santé ». La conception et la mise en œuvre par l’Etat d’une politique publique sur le « sport sur ordonnance », à partir d’une loi de janvier 2016 et d’un décret de décembre 2016 a fourni le cadre à l’évolution de la FFR sur la question du « rugby santé ».
Quelques idées fortes :
- Un objectif défini par la loi : faire progresser l’offre d’activité physique adaptée prescrite par le médecin traitant à des patients atteints d’une affection de longue durée (cancers, cardiopathies, diabète…)
- Un outil promu par la FFR : les sections « rugby à 5 santé » à développer par toutes structures FFR (clubs, CD et ligues). Il y en a aujourd’hui 34 sur le territoire national, qui répondent aux exigences d’un cahier des charges.
- Une compétence spécifique, validée par un brevet fédéral à deux niveaux : niveau 1 rugby à 5 loisir – bien-être ; niveau2 Brevet fédéral rugby à 5 santé…110 éducateurs justifient de ce brevet fédéral niveau 2, délivré après une formation innovante puisque faisant une large part à la formation à distance… ll est cependant admis que tout éducateur titulaire d’un diplôme d’Etat Rugby peuvent encadrer des sections « rugby santé »
- Une ambition méthodologique : le patient au centre du dispositif articulant les approches du médecin traitant, d’un médecin référent et de l’éducateur « rugby »